mardi 31 juillet 2007

De Rurre a La Paz

Une chose est sure : je ne reprendrais pas cette route où j’ai cru mourir 457 fois !
Du coup on pense a Adrien et on prend un p’tit coucou dans le plus petit aéroport du monde ! (On a le droit d’y croire, on n’en a jamais vu de plus petit…)



On avait dit qu’on prendrait pas l’avion, mais on est quand même content de gagner 18h d’un coup !!!

vendredi 27 juillet 2007

L’Amazonie

Et oui, nous voila en Amazonie. Mais que va-t-il nous arriver ? Par quoi va-t-on se faire dévorer ?



Le choix est vaste : les alligators, les anacondas, les piranhas… D’abord les alligators !



Enfin, on est vite rassurés !
La descente en bateau est vraiment tranquille et plus qu’agréable. Et quand on voit la quantité d’oiseaux et de tortues qui gravitent autour de la rivière, on se dit qu’on sera pas les premières proies en cas de besoin…




Première journée vraiment agréable à se balader au fil de l’eau et a observer. A la nuit tombée, on arrive même à attraper un bébé croco.


On découvre alors que Kike (notre guide) est un surhomme. Comment a-t-il pu voir se petit croco dans le noir ? Comment a-t-il pu être sûr qu’il était suffisamment petit pour ne pas lui croquer les mains ? Ce n’est qu’un début…
La nuit est dans la continuité de cette première journée. S’endormir avec les bruits de la jungle est mieux qu’une berceuse !



Deuxième journée, on enfile les bottes et c’est parti pour la chasse aux anacondas.



Pas sexy la chasse aux anacondas, surtout au réveil !
On saute dans notre yacht privé et direction la pampa.


La pampa est un endroit tout plat, ou seule une végétation basse pousse, ce qui permet d’avoir une large vision des alentours, contrairement à la jungle très dense et riche en plantes et arbres divers et variés.


Notre anaconda se faufile dans l’eau et notre pampa est très marécageuse (d’où les bottes, sauf que quand on mesure 1m50 et qu’il y a 50cm d’eau, on a quand même les pied mouillés et pas les autres, comprends pas…)


On marche, on marche, on marche quand………. l’anaconda surgit ! Et notre super guide nous l’attrape ! A priori on est chanceux, ça fait un moment qu’il n’en avait pas vu.



L’anaconda peut mesurer jusqu'à 3m pour le mâle et 9m pour la femelle (50cm de diamètre). Une vache lui fait alors un parfait casse-croûte. Autant dire qu’un homme est pour lui une super knacki-apéritif ! Enfin rassurez vous, le notre ne faisait pas plus d’un mètre. Pas super agréable quand même l’écharpe en anaconda !!


Après une petite sieste, on part à la pêche.


On prépare donc nos cannes,


Et nos morceaux de poulet ensanglantés car on part a la chasse aux piranhas !
J’attrape vite le coup et je pêche 4 ENORMES piranhas d’au moins 10cm (bon d’accord, ils peuvent faire jusqu'à 30cm…). Je rentre quand même le panier le plus rempli !!!


Jonathan n’a pas eu le coup de main avec les piranhas, mais il a quand même réussi a pêcher la seule sardine de l’Amazonie, beau trophée aussi !!

Réveil matinal pour la dernière journée amazonienne. Mais ça valait le coup : quoi de mieux que de voir le soleil se lever alors qu’on a les yeux encore tout collés de la nuit…



Puis direction la jungle. On voit tout de suite la différence. Ici, c’est difficile d’avancer sans un coupe-coupe qui dessine le chemin. La jungle est riche en potions magiques. On y trouve les uñas de gato, lianes remplies d’eau-soigne-tout, des termites-viagra et autres produits miracles…








Mais c’est aussi dans la jungle qu’on trouve le curare (sève d’un arbre qui paralyse à vie le pire de vos ennemis) et les cobras, un des plus dangereux serpents.




Encore une fois notre super Kike fait des siennes et attrape ce cobra trouvé au hasard de notre balade (avec un peu de difficultés quand même).
Il finit par nous avouer que la peur lui vient dans ces cas-là, mais que l’adrénaline qui lui monte est un plaisir qu’il n’est pas prêt à lâcher !

Et voila comment on passe trois jours plus que magiques. Un seul regret : ne pas avoir pu rester plus longtemps…

jeudi 26 juillet 2007

La ruta mas peligrosa del mundo



On vous en parlé plus bas, la route entre la Paz et Rurrenabaque est connue comme étant la route la plus dangereuse du monde, avec le plus de tués par an. C’est pas une blague, vraiment.
Imaginez une route de terre perchée dans la montagne, qui roule à flancs, pas trop loin de la rivière mais entre les deux ce sont des ravins de 200m, qui a la largeur d’un bus, sans barrières, et pendant 200km. Pas de chance ce jour-là il a plu pendant 2h. Comme ce n’est pas habituel, la route est complètement boueuse, et de plus le ciel est gris, il y a de la brume et on ne voit pas à 15m devant. En Bolivie on roule à droite comme en France. Mais pas dans les montagnes, c’est à gauche obligatoire : pourquoi d’après vous ? Parce que le chauffeur est le plus près du précipice, il peut manœuvrer le plus juste possible pour que des véhicules qui se croisent puissent passer. Seulement notre chauffeur est un bon samaritain : il se met même à droite au bord du précipice, transgressant la règle, pour que des « débutants » puissent passer tranquilles… ! Même il fait marche arrière dans la boue et dans un virage, il est fou ! Qu’est-ce qu’on a flippé !
Au final, 17h dans le bus, dont 10h catastrophiques ! J’espère que les chauffeurs de bus ont des statues qui leur sont érigées, et qu’ils sont les mieux payés du pays ! Il parait que la compagnie de bus qu’on a prise était la plus sure… ben je suis content pour les autres !

mardi 24 juillet 2007

Las hojas de coca


Voila un des symboles les plus forts de cette partie d’Amérique du Sud, la Cordillera Andina : las hojas de coca, ou feuilles de coca.
Il est assez difficile de résumer tout ce représente cette plante ici, je vais donc juste tenter de traduire mon ressenti personnel. Pour moi, elle peut caractériser à elle seule l’état d’esprit dans lequel vivent les indigènes de Bolivie, Pérou, Argentine, que nous avons rencontrés : ils luttent perpétuellement pour la conservation de leurs cultures et de leurs croyances avec l’influence occidentale, que certains estiment corruptive.
Le poème suivant (source : Musée de la coca de la Paz) fait l’éloge de la feuille de coca et illustre également ce sentiment de mise en garde des cultures andines par rapport au conquistador.




En effet, l’usage de la coca est millénaire dans les Andes. Il s’agit :
- d’un facteur de vie sociale et religieuse important : offrandes pour les mariages, enterrements, rituels permettant d’accéder au monde divin, prédictions, mysticisme des chamans
- d’un élément nutritif certain : maté de coca, mastication (plusieurs études du musée démontrent des vertus nutritives par rapport à d’autres plantes de base)
- un composant essentiel pour la médecine andine : anesthésies (connues et effectuées depuis longtemps) trépanations (opérations du cerveau)…

Ce que je retire du Musée de la coca de la Paz, c’est que la coca a toujours fait partie de la vie quotidienne des populations andines, et que sa diabolisation provient de sa synthèse (en poudre) par les « conquistadores », corrompant ainsi son utilisation mystique pour atteindre un affect extrêmement intensif de la zone du plaisir.


Etonnant : le tableau ci-dessus (source : Musée de la coca de la Paz) met en exergue le fait que mâcher des feuilles de coca et s’injecter directement de la cocaïne entraînent une quantité de cocaïne dans le sang d’ordre de grandeur similaire. La différence fondamentale réside dans l’intensité du procédé. En effet, « sniffer » ou s’injecter de la cocaïne active le « bouton » du plaisir, zone particulière du cerveau sollicitée à l’identique lors d’un orgasme par exemple, provoquant ensuite une perpétuelle recherche de ce phénomène, et sa dépendance. On peut estimer les mastiqueurs quotidiens de coca dépendants, mais plutôt du fait de leurs croyances et aux effets lents sur leur capacité à résister à leur environnement hostile (travail dans les mines, altitude, faim, etc.).

A mon sens, la cocaïne pose un réel problème aux pays qui en vivent aujourd’hui, plus particulièrement la Bolivie, la Colombie et le Pérou, car les groupes d’influence détenant les cultures et transgressant les lois nationales, en vendant cette matière première illégalement en vue de sa transformation (souvent dans d’autres contrées), disposent d’un pouvoir politique et économique important.
Pour ce qui est de la production du « blanco » (poudre), la feuille de coca en est à l’origine, mélangée à d’autres produits toxiques comme les acides sulfurique et chlorhydrique. Le coût de revient d’un kilo de poudre pur non coupée est approximativement de 3500$US (main d’œuvre importante). Il peur être ensuite revendu 10 fois plus et ainsi de suite jusqu’au consommateur final.
D’un point de vue personnel maintenant, j’ai souvent mâché de la coca au cours de voyage. Important : pour sentir les effets de la cocaïne des feuilles en les mastiquant, il faut également les accompagner d’un extracteur qui, joint à la salive, va remplir ce rôle. Ça peut être du bicarbonate de soude en sachet, ou cette petite pierre grise (cf. photo du début), qui est en fait de la cendre de cacao séchée et agglomérée. Sans cet additif, rien ou presque ne se passe. Les effets ont été très bénéfiques pour moi en ce qui concerne le « mal d’altitude », mal de crâne principalement, mais ainsi les oreilles se débouchent, la bouche devient complètement anesthésiée, la faim est aussi éliminée. Rien d’euphorisant à en attendre donc, bien qu’un coté mystique se dégage, comme envers tout produit naturel ayant un effet narcotique (cannabis, champignons, cactus…), nous rappelant que la nature dispose de vertus étonnantes qui nous rendent chaque jour plus humbles.

dimanche 22 juillet 2007

Camino el Choro

Sur l’altiplano il fait froid brrrr !
On a donc decide de rejoindre un peu plus le nord, en remarquant sur les sites meteo qu’il fait quand meme nettement plus chaud : jusqu’a 35 degres a Coroico et Rurrenabaque. C’est la qu’on va aller !
Pour aller a Coroico, on a le choix entre le bus, le velo ou les pieds. Pour la route il s’agit de la route la plus dangereuse du monde, pour le nombre de tues par an : plus de 500, quand on sait qu’en France il y en a maintenant moins de 5000, et que la population bolivienne est de 8 millions (60 millions pour la France) ca donne a reflechir… C’est pour ca qu il y en plein qui le font en velo, ca avait l’air bien tentant, mais on a choisi les pieds, plus de 50km en 3j, le long du camino el Choro, un chemin precolombien utilisé par les incas pour ramener sur l altiplano ce qu ils cultivaient dans les yungas (cereales, coca…). On a choisi de marcher parce qu’il s’agit d’une descente de 5000m a 1200m d’altitude (incroyable non ?) et que le changement de climat et de vegetation est donc tres important, on voulait prendre le temps de voir ca… on a ete servis !

On commencé par les cimes enneigées de la cumbre a 5000m, le froid et le vent, avec les llamas, la montagne seche et denudée, pour terminer dans la foret luxuriante, les moustiques, les plantes, les fleurs et la chaleur… tout bonnement incroyable ! Et on dort 2 nuits le long du trajet dans des tentes dans des mini bleds perdus dans la montagne ou on ne peut aller qu’a pieds, trop bien ! par contre c’est que de la descente, donc ca nous épuise bien les gambettes, chevilles, genous et pieds en prennent beaucoup !